Le 21 octobre 2021, Astérix, Obélix et Idéfix reviennent dans une nouvelle aventure qui s’intitulera Astérix et le Griffon. Toujours réalisée par le talentueux duo formé par Jean-Yves Ferri au scénario et Didier Conrad au dessin, nul doute qu’elle proposera une quête épique et semée d’embûches à nos héros à la recherche de cet animal fantastique !
« Pourquoi le griffon ? »
Jean-Yves Ferri nous en dit plus « Pour ma part, concernant le nouvel album Astérix et le Griffon, tout est parti d’une représentation sculptée de la Tarasque : un animal terrifiant des légendes celtiques … Nos ancêtres croyaient-ils vraiment en l’existence réelle de ces monstres bizarres ?
Il faut dire que dans l’Antiquité romaine, les explorateurs étaient rares et que la terra restait en grande partie incognita. Cependant, éléphants ou rhinocéros, animaux extraordinaires, avaient déjà été montrés à Rome. Dès lors, pourquoi les Romains auraient-ils douté de l’existence de créatures tout aussi improbables ? Certaines (méduse, centaure, gorgone…) n’avaient-elles pas été décrites très sérieusement, avant eux, par les anciens Grecs ?
Dans le bestiaire mythologique, restait à choisir l’animal qui serait au centre de l’intrigue. Mi-aigle, mi-lion (et oreilles de cheval), énigmatique à souhait, j’ai opté pour le Griffon !
Les Romains allaient marcher, c’est sûr. Mais les Gaulois ? Comment Astérix, Obélix et Idéfix, accompagnés du druide Panoramix, allaient-ils être entraînés dans la quête épique et semée d’embûches de cet animal fantastique ?
C’est ce que vous saurez en lisant l’album. Je ne vais pas non plus faire comme la déesse Wikipédia et tout vous raconter … »
Voilà qui intrigue, et donne envie d’en savoir plus…
Réponse dans Astérix et le Griffon, dès le 21 octobre 2021 dans toutes les bonnes échoppes gauloises !
Trois questions à Jean-Yves Ferri, scénariste
Pourquoi avoir choisi cette zone géographique pour le 39e album ?
Je voulais suggérer un territoire lointain, une sorte de « royaume sarmate » imaginaire, d’où le choix d’une zone située entre Russie, Mongolie et Kazakhstan.
Des traces de sépultures de guerriers nomades ont été retrouvées dans ces régions de l’extrême Est de l’Europe.
Et il se trouve qu’un certain Aristée de Proconnèse, poète Grec né vers 600 avant J.-C, y a situé ses étranges récits de voyages. Ça m’a donné l’idée de suivre ses traces et de placer là-bas mon petit peuple sarmate et son folklore de yourtes et de chamans.
Qu’est-ce qui vous a fasciné chez ce peuple ? Comment vous êtes-vous documenté ?
Il existe quelques livres sur les Sarmates (ceux de Laroslav Lebedynsky par exemple). Mais l’idée n’était pas de faire oeuvre d’historien. Un peu comme une Syldavie imaginaire, il était amusant d’inventer un territoire, avec son folklore et ses croyances. Ça rompt un peu avec la tradition d’Astérix de visiter des pays réels, et ça permet une ambiance de conte qui convient bien à la présence supposée d’un animal fantastique.
L’histoire explique pourquoi ce griffon se retrouve si loin à l’Est !
Pour la documentation, on est parti Didier et moi, sur l’ambiance hivernale dans l’Altaï, faite de steppes, de petites montagnes enneigées couvertes de forêts de mélèzes, creusées de torrents et de petits lacs. Les films Un monde plus grand (2019) ou Le Cavalier mongol (2019) m’ont aussi aidé pour définir l’ambiance générale de l’album.
Et… notre Griffon dans tout ça ?
Le Griffon dans l’album est l’animal-totem du Chaman.
Il cristallise un peu l’ignorance des Romains et la manière fantaisiste dont ils imaginent la faune dans un monde, pour eux, encore largement inexploré.
Même doté d’un corps de lion et d’une tête d’aigle, le Griffonne leur parait au départ pas plus improbable que la girafe ou le rhinocéros. Mais au fur et à mesure de leur progression aux confins du Barbaricum, le doute va s’insinuer. Et s’il s’agissait vraiment d’un dieu puissant de la Nature ?
Leur mentalité de conquérants va alors commencer à faiblir …
Surtout qu’Astérix et Obélix (sans oublier Idéfix !) venus en renfort des Sarmates, ne vont pas leur faciliter le voyage !
Un secret révélé ! Le nom de l’ami de Panoramix
Astérix, héros de Eastern ?
Vous êtes donc devenu, le temps d’un album, un dessinateur d’Eastern ?
Exactement ! On retrouve tous les codes classiques du Western : de grands espaces, des héros venus de loin aider des innocents, des « sauvages » qui subissent l’arrivée conquérante d’une armée… mais à l’Est !
Comment dessine-t-on un Eastern ?
La recette est simple : des décors magnifiques, de l’aventure, de l’action à cheval et une nature hostile ! Ici, Astérix, s’est clairement rangé du côté des « sauvages » pour secourir au galop ses nouveaux amis et protéger leur animal totem, le Griffon. Dans la case présentée ci-dessous, tout est question de mouvement. Et un soupçon d’humour avec Obélix qui semble penser qu’il ira plus vite si les rôles cheval/cavalier sont inversés !
Qu’est-ce qui vous a intéressé dans la réalisation de cette nouvelle aventure ?
Quand on parle de Western, on pense immédiatement à des immenses espaces vierges. C’est ce qui saute aux yeux en visionnant les vieux films de John Ford et autres Howard Hawkes. On est obligatoirement soufflé par ces images de nature idyllique. Un vrai challenge pour le dessinateur que je suis : comment célébrer ces films que je dévore depuis ma plus tendre enfance, comment rendre hommage à cette image iconique du cowboy poursuivant les indiens dans un décor de Grand Canyon… Mais sans Grand Canyon ! J’espère en tout cas avoir pu retranscrire sur le papier ces formidables sensations que l’on peut tous ressentir face à un Western traditionnel.